Dreamingwolf.2

Il y a longtemps que je ne me suis attardé sur cette page.
Mais aujourd'hui je ne pouvais pas faire autrement que de venir y laisser quelques mots.

Les deux derniers jours ont été extrêmement éprouvants.
J'ai assisté à un procès, un procès concernant un crime particulièrement grave.
Un crime qui avait pour victimes des enfants, de très jeunes enfants.

J'ai vu, hier et aujourd'hui, vu dans toute son horreur, la terrible réalité de ces choses dont on entend si souvent parler.
Je l'ai vu dans ce cadre si oppressant, celui du tribunal, ce cadre où l'objectivité est de mise, et qui ne laisse evidemment que peu de place à la pudeur, à la compassion. Dans ce cadre où les faits, quelle que soit leur nature, sont décrits, analysés, détaillés.

J'ai vu l'horreur chez un homme.
L'absence de réaction, de cohérence, de remords, de sentiments même, chez cet homme qui n'est à mes yeux rien de moins qu'un monstre abject.
L'incompréhension de son entourage, le désarroi, tant il est vrai que ces monstres se dissimulent sous des masques de bonté.
L'écœurante mauvaise foi d'une femme retorse, mais qui n'est rien face à l'inconcevable perversité du coupable.
Une personne, un être humain, capable d'infliger des souffrances terrifiantes à des enfants sans en éprouver une seule once de culpabilité, à peine un peu de honte.

J'ai vu la douleur.
La souffrance extrême des victimes, de ces personnes, dont le regard porte en permanence, même au milieu d'un éclat de rire, comme une fêlure.
Une jeune fille tiraillée, hanté par sa propre mémoire, qui ne lui appartient même plus.
Une femme brisée, trahie, et qui ne se relèvera jamais du poids d'une culpabilité terrible.
Un jeune homme dont la détermination et la force sont anéanties par la présence de son agresseur.
Un homme pour qui chaque mot était une souffrance incroyable, et un devoir inéluctable.
Et en chacun d'eux, un enfant qui a, malgré tout, grandi. Les échos d'une vie détruite.

Enfin, j'ai vu le système se mettre en place.
Les procédures, les cérémonials. Les lois souvent bien injustes. Les discours, les débats.
Et enfin une sentence qui parait tellement dérisoire.

Ce que j'ai surtout vu, c'est l'incroyable courage de ceux qui ont parlé, la bouleversante solidarité, le soutien qui liait toute une famille, une famille brisée, malmenée, déchirée, mais malgré tout unie face à l'horreur.

Enfin, j'ai senti la présence de celui qui était absent, de cet homme que je n'ai pas connu, mais qui entre tous fut le plus courageux, et qui, finalement, les a d'une certaine façon tous sauvé. J'ai senti sa présence dans le cœur et dans les actes de toute cette famille.

Tous ces mots que j'écris me semblent bien inutiles, bien trop faibles, bien trop pauvres. Mais je n'ai pas trouvé mieux. Et je les lui dédie.

Merci.

8 décembre 2011

Par Nocturna le 8 décembre 2011
Merci d'avoir été présent...
<3
 

Ajouter quelques mots

Note : Dreamingwolf.2 n'accepte que les commentaires des personnes possédant un compte sur Cowblog : vous devez obligatoirement être identifié pour poster un commentaire.









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://dreamingwolf.2.cowblog.fr/trackback/3155699

 

<< Vers de nouvelles Lunes | 1 | 2 | 3 | 4 | Vers d'anciennes paroles >>

Créer un podcast